dimanche 21 mars 2010

Steel Pulse – Handsworth Revolution // Du neuf avec du vieux



Une voix grave et pourtant claire. Un reggae fidèle à ses racines jamaïcaines, mais qui s’en affranchit. Géographiquement d’abord : Handsworth Revolution marque un tournant dans l’histoire de cette musique. Voilà le premier album crédible, puissant, de reggae qui n’est pas né en terre sainte – mais à Birmingham. Libéré du poids des traditions et du Sacré qui imprègne les lieux gorgés d’Histoires, Steel Pulse, en 1979 produit un reggae rugueux, plus nerveux, plus sombre que celui des ces pères. Les adeptes de la culture hype des salons parisiens, des clubs tendances de la capitales auraient pu dire ainsi : “Imaginez Marley le père avec un gethoblaster à l’épaule !”.
Quand Bad Man commence, on est comme transporté dans la touffeur des forêts africaines. Sent la moiteur torride des champs de ganja. De cette faune odoriférante perce un chant limpide qui offre une issue à la labyrinthique forêt où résonnent les basses des percussions reches – hostiles- du groupe. Qui parle de tam-tam ?
C’est aux tempes que le coeur bat quand il fait chaud. Voilà le rythme introduit : un martèlement bientôt rejoint par la voix de David “Dread” Hinds qui finalement se moque du poids de ses racines –et du même coup des nôtres – et du ciel alourdi.

samedi 21 novembre 2009

TILT Party 20/11/2009


Hier avait lieu la TILT Party au Point Ephémère, et la chose était juste énorme.

Arrivés à l'endroit indiqué en longeant le canal Saint Martin, nous découvrons le champ où se déroulera la bataille : un ancien hangar réaménagé en paradis arty. On y trouve, entre autre, une salle de concert, une salle d'expo, un bar-restaurant bien sympa, des ateliers d'artistes, une salle de danse, des studios de répétition de musique, des...bref, on a largement de quoi s'amuser.
Le Point FMR
Nous pénétrons à l'intérieur après avoir sorti notre place achetée 10 balles en prévente. Un peu en retard, on rate les premiers artistes qui étaient annoncés, à savoir les Gillettes. Heureusement, le groupe électrorock We are Enfant Terrible nous fait oublier notre malheur avec une performance bien énervée. La chanteuse affiche un air de peste et tient à merveille son rôle de sale gamine avec sa voix peu académique qui colle parfaitement à leurs sonorités à peine psychées. Le batteur, lui, est juste possédé et manque de s'éclater la gueule en sautant d'une enceinte sur sa batterie. En bref une très bonne entame qui nous a bien fait kiffé.
Vient ensuite une Djette, peut-être une résidente, en frange x blazer, qui nous balance des sons bien cool et parfois-même assez crades, tout en affichant un grand sourire. Une pause est de rigueur avant l'arrivée du démon canadien, et on passe dans la salle bar-resto. C'est le moment de découvrir la faune locale : pas mal de « créatifs » assez proches de la trentaine, un mec avec un hoodie léopard, des grosses lunettes décalées dans tous les sens, tout le monde souriant et kiffant la vibe sans être totalement chirdé. Très bon esprit comme on dit chez nous. Finalement, les gens commencent à rejoindre l'Autre côté. Nous suivons le mouvement et prenons instantanément une grosse claque musicale dans la face.
Huoratron, cet espèce de bûcheron, est déjà entrain de mettre très cher aux énergumènes qui sont venus écouter l'auteur de $$ troopers. Pas besoin de masque pour le monsieur, le crâne rasé et une bonne barbe suffisent. Le type dégage une telle énergie qu'on ne sait pas ce qui envoie le plus, les basses ultra grasses qu'il balance ou le voir sauter dans tous les sens. On se croirait à la grande époque des débuts de Boys Noize ou autre Bloody Beetroots. Des mecs en bonnet à pompon tiennent la fosse avec courage compte-tenu de la tempête de tunes maxi-violentes qui fait rage dans la salle. Malgré ça, tout le monde reste courtois, on ne se marche pas sur les pieds, on ne se fait pas bousculer toutes les 10 secondes, c'est limite s'il y a besoin de videurs tellement le public est bon esprit. On assiste simplement à une grande communion organisée par notre Gourou qui continue de nous en mettre plein la gueule dans la joie et la bonne humeur.

Exténués, on finit par quitter notre nouveau hangar favori, bien décidés à revenir le squatter aussi souvent que possible.

L'ogre canadien Huoratron

Le myspace de We Are Enfant Terrible

Dooz

Kitsuné maison 8


Vu que la compile Maison 8, The chic and nice issue, est sortie not so long ago, on va parler un peu de Kitsuné.



Déjà, au cas où tu ne le saurais pas, ça veut dire renard en japonais. C'est assez cool non ?
Attend, ça n'est pas tout ! Kitsuné c'est aussi un label, que dis-je ? LE label parisien electro-rock trendy à la sauce british pleaaase.
Tu brûles d'envie d'en savoir plus, alors voici pour toi la minute wikipédia.
En 2005, deux potes bretons décident d'arrêter de bouffer des galettes pour en produire eux-mêmes. Gildas Loaec et Masaya Kuroki ont en effet l'idée grandiose de vouloir proposer des choses nouvelles -et de bon goût- dans un paysage musical français où Mister Guetta règne en maître, et où plus personne ne sait sur quelle French touch danser...Ils fondent ainsi le label Kitsuné, et sortent leur première compile la même année. On y retrouve quelques groupes dont personne n'a encore entendu parler et pour cause : quel intérêt de produire des inconnus comme Digitalism, Au Revoir Simone, ou en encore Metronomy ? Apparemment, la stratégie s'avère payante, puisque deux nouveaux opus sortent en 2006, sur lesquels Boys Noize remixent Bloc Party, ainsi des petits jeunes qui font leurs premières gammes sous le nom de Klaxons. La liste continuera de s'allonger avec des blazes aussi prestigieux que Crystal Castles, Late of the Pier, et dernièrement une certaine La Roux... On ne peut alors que s'incliner devant le flair des deux patrons du label, dont les compiles te font découvrir ce qui sera de bon ton dans 6 mois.
Au bout d'un moment, l'ami Masaya décrète que lui son truc c'est la sappe. Qu'à cela ne tienne ! Kitsuné lance sa ligne de vêtements HDG en 2008. Un nombre limité de pièces, dans un esprit très british et propre sur soi, fait en poils de lama péruvien unijambistes ultra-rares. Des valeurs sûres donc, réservées à un certain public (comptez 100 balles pour un polo, jusqu'à 650 pour les cardigans).
Ca n'empêche heureusement pas les deux copains de balancer des DJ sets assez sympas lors des soirées coolos qu'ils organisent de temps à autre.

Maintenant que tu as été mis à jour, parlons du dernier opus sorti par la maison Kitsuné.
Globalement, on peut dire sans vraiment se tromper que la compile est dans la lignée de ses grandes soeurs, et que le rock continue de prendre un peu plus de place parmi les tunes proposées. Attention l'ami, ici il ne s'agit pas des Bébés Brunes et cie, mais de nouveaux groupes comme The Drums ou encore les très très très bons Two Door Cinema Club, qui commencent déjà à buzzer vénère. Les habitués sont présents eux aussi, on a donc droit aux Midnight Juggernauts, Heartsrevolution, et autre Beni remixé par Harvard Bass. A noter également un excellent titre du Corps Mince de Françoise avec des sonorités improbables mais qui font leur effet au final. Les mecs de Delphic confirment avec This Momentary, et on nous offre également le I love London des Crystal Fighters, qui -selon moi- n'a hélas! pas grand intérêt autrement qu'en live. Du côté des petits nouveaux, on pourra apprécier le travail de Jolie Chérie, qui peut se rapprocher d'une Uffie française (avec tout ce que cela implique). Mais ce qui fait vraiment plaisir sur ce Kitsuné Maison 8, c'est l'apparition de Siriusmo avec son énormissime High Together, qui s'infiltre dans ton subconscient pour ne jamais en sortir.

Voilà, comme y'a pas que les listeux qui font des cadeaux, mais que nous on est pas sponsos par Dorcel, on t'offre pas du tout en exlu le clip bien cool de I Can Talk des Two Door Cinema Club, ainsi que la tune produite par Siriusmo. Pour le reste bah, achète-le.

Two Door Cinema Club - I Can Talk

Siriusmo - High Together
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Dooz

jeudi 29 octobre 2009

SALM : Something à la mode





Outre le fait qu'il soit le buzz trop hype-sorti-en-exclu-chez-colette-avec-un-feat-de-Karl-Lagerfeld-mec, ce duo parisien a surtout le mérite de délivrer un son de qualité dosée.

Mais au fait, c'est quoi SALM ?

La première chose à dire concernant Thomas Roussel et Yannick Grandjean, c'est qu'ils font partis de cette catégorie d'artistes -trop rare hélas- qu'on peut qualifier d'hybride. Leur musique se range difficilement dans une catégorie déterminée, et pour cause : SALM c'est un mélange de classique (l'un est violoniste, l'autre violonceliste) et d'electro ultra léchée. Les deux gaillards, après avoir usé leur fond de culotte sur les bancs de l'école de musique de Dijon, et les semelles de leurs baskets sur la piste de l'An-Fer (où passaient de temps en temps un certain Laurent Garnier, parfois même deux types déguisés en robots...), décident en effet de tirer profit de ces sources d'inspiration apparemment opposées. Le groupe voit le jour en 2006, en 2008 il fait l'ouverture de la technoparade.
Et musicalement ça donne quoi ? On est bien loin du stradivirus de nos vieilles compiles techno.com : ici nos oreilles sont innondées de mélodies travaillées, appuyées par des beats d'une finesse remarquable. On perçoit les subtilités de l'électronique qui n'est plus livrée à elle-même, et qui s'illustre sans avoir besoin de tomber dans le boom boom bien gras. C'est ainsi que se révèle le coup de génie de SALM : utiliser le classique pour donner à l'électro une dimension haut de gamme à la française.

Plus concrètement, l'album est une buterie. Chaque morceau a son ambiance propre et on peut laisser défiler l'ensemble sans se lasser. Il ne faut pas oublier que le bébé a été produit par l'assez énorme Arnaud Rebotini (chanteur des Black Strobe et remixeur incontournable), gage d'un certain niveau de qualité. Les premières notes retentissent avec RondoParisiano, tune qui est déjà passée sur les tables de pas mal de chirurgiens, parmi lesquels -entre autre- l'omniprésent Donovan, Kaesis ou même Lemarchanddesable. On reconnaît la voix de Monsieur Chanel, qui nous fait partager quelques unes de ses opinions sur la mode et la musique, alors que les cordes commencent à se déchaîner. Vient ensuite le fabuleux Gstring, qui mèle avec élégance une fois encore la mélancolie du violon à des sons electros salement rythmés. Sans dévoiler tous les charmes de l'oeuvre, soulignons juste la reprise d'un thème de Schubert, clin d'oeil à la formation classique des deux membres du groupe, et un titre qui vous filera nécessairement des frissons : Fucking friend part II.
En gros, il vous reste à courir chez Colette pour vous procurer la version collector, ou -pour les moins exigents- à passer dans votre crèmerie habituelle, le chef d'oeuvre étant disponible pour le grand public depuis le 26 octobre. Sinon, il y a aussi leur myspace : http://www.myspace.com/somethingalamode.

Dooz

mardi 6 octobre 2009

American Legion / NY summer part 3

C’est au fin fond d’Harlem, dans une rue calme et bordée de maisons de briques rouges qui appartenaient autrefois à de riches Afro-Américains, que se trouve la plus belle surprise musicale de mon été à New York.
Pour en prendre la pleine mesure, il faut vous mettre en situation.
Imaginez un français, blanc, essoufflé après avoir déambulé au hasard des rues en prenant à gauche, puis à droite, en suivant les indications données par des vieillards paisibles au regard embrumé par leurs cigarettes de foin des îles, se retrouvant face à la porte de bois d’une maison quelconque.
C’est pourtant bien l’adresse griffonnée sur le bout de papier plié en cinq au fond de ma poche. Je descends donc les marches et me décide à pousser la porte. J’arrive dans un sas d’ou résonne les notes claquantes d’une guitare jazz endiablée. C’est alors que je pénètre la gueule enfarinée dans la salle principale affichant un sourire béat de ravi du village. C’est justifié vu le spectacle qui s’offre à moi. En plus de l’extrême qualité du Jazz qui est joué par des musiciens en sueur sur la petite scène de bois, l’ambiance est électrique. Tous le monde est sur son 31 : veste pied de poule des 60’s et cigarillos pour les hommes, chapeau à ruban et déhanché du tonnerre pour les demoiselles. On se voit offrir un whisky en échange de trois dollars par une quinquagénaire charismatique qui a du, en son temps, être convoitée par tous les musiciens de la scène jazz New Yorkaise au vu du contingent d’hommes qui l‘attrapent par la taille et lui susurre des mots lubriques à l’oreille.
Le jardin est bondé et l’on y savoure du poisson fri avec des macaronis and cheese, et de la corona.
La connotation militaire du nom de cette salle s’explique simplement. N’ayant pas obtenu la licence pour servir de l’alcool, ces fans de Jazz ont créé une association pipo rendant hommage à un commando de la légion américaine dont leurs ancêtres étaient membres. Il suffit donc de signer en entrant pour témoigner de son affiliation en cas de control. Ensuite, on improvise.


Dungen / NY Summer part 2


Après Woods, il y avait Dungen, une formation suédoise originaire de Vastergotland (pour les intimes). « Ils étaient grands, ils étaient blonds,… » comme dit la chanson. En revanche, ils sentaient plus la bière que le sable chaud, n’en déplaise à Piaf. Ils nous ont offert un rock psychédélique très mélodieux, infusé de folk et emmené par de nombreux chœurs. Le suédois déroute à la première écoute mais on est rapidement envouté par cette langue fluide et par la perfection de leur jeu. A la différence de Woods qui construit sur du désordre et joue avec les fausses notes, les quatre nordistes peuvent sauter à cloche pied, secouer leur chevelure petrol hann et jouer une arpège audacieuse dans le même temps.

http://www.myspace.com/dungen



WOODS / NY summer part 1

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mardi 17 mars 2009

Live Report: OASIS


1h19. Je viens d’arriver chez moi. Je reviens de la soirée « Assassin de la pot-liste » (joli jeux de mot) des MGM. La soirée était excellente. Je suis soûl (évidemment) et mon écharpe s’est perdue au vestiaire, ce qui m’énerve énormément. Dans le métro, Noel Gallagher me chantait « Don’t Look Back In Anger » depuis mon lecteur mp3… mmmh… bon conseil. Je me trouve donc dans un état qui mêle euphorie, ébriété et colère. En parfaite condition, en somme, pour vous parler du concert d’Oasis qui s’est déroulé à Bercy le 3 Mars dernier.

Toute personne qui s’intéresse un tant soit peu au Rock, connait déjà toutes les légendes que l’on raconte sur le groupe. Tout le monde a déjà entendu parler de ces concerts annulés, d’un Liam bourré ou dans un mauvais jour qui déciderait de quitter le concert en plein milieu, des bastons entre frangins sur scènes, etc. Les lads ont une réputation de mauvais garçons et leur attitude leur a déjà valu maintes critiques. Mais n’est-ce-pas pour ça qu’on les aime ? Nous y reviendrons. Quoi qu’il en soit, ce concert était l’occasion de vérifier tout cela en direct (rajoutez « live » si vous vous sentez branchés).

Etant un grand fan d’Oasis, j’ai mon billet (avec place numéroté) depuis le jour où ils ont été mis en vente, depuis Octobre pour être plus clair. Ceci peut vous donner une idée de l’état d’excitation dans lequel je me trouvais en sortant du métro face au Palais Omnisport. Après avoir soigneusement évité la queue d’une longueur proportionnelle à la notoriété des lads (c'est-à-dire énorme), je me précipitais à l’intérieur de l’enceinte de Bercy qui serait certainement ce soir un temple dédié à la dévotion des messies qu’ont été les frères Gallaghers durant les années 90, alors qu’ils ramenaient la bonne parole du Rock sur terre en reprenant le flambeau in-extremis des mains d’un Curt Cobain qui s’éteignait (Rappelez vous 1994, on passait de « I Hate Myself And Want To Die » [chanson omise de In Utero 1993] à « Live Forever » [Definitely Maybe 1994]). L’espoir renaissait alors que nous croyions que décédait avec Pierre Boulle l’idée de « Planète des Singes ». La première décennie du XXIème siècle nous a malheureusement contredit sur ce point, mais ce soir de 3 Mars 2009 devait agir comme une piqûre anesthésique, une seringue en forme de guitare électrique.

Oubliez la crise financière, Gandrange ou le terrorisme. Ce soir tout cela serait envolé au profit d’une communion musicale complète et bruyante. Mais avant cela (soupir), il s’agissait de se coltiner le groupe Glasevegas, qui assurait la première partie du quintette anglais. Je suis habituellement bon public, mais après avoir entendu ce rock inécoutable, je n’ai ouvert la bouche que pour crier le nom des frangins et applaudis uniquement pour mettre plus rapidement fin au calvaire auditif. Le chanteur, au charisme de rat émasculé, ne s’est en effet pas gêné pour nous servir ses borborygmes amplifiés odieux qu’un gastro aurait trouvés intolérables. Mais le pire, si tant est qu’on ait pu se concentrer suffisamment sans s’évanouir pour l’entendre, était le jeu binaire et monotone du batteur qui se chargeait visiblement uniquement de nous donner la fréquence de son rythme cardiaque (visiblement au bord de l’arrêt). Le publique ne s’y est d’ailleurs pas trompé lorsqu’il a copieusement hué et sifflé le groupe avant sa dernière chanson, ce à quoi le frontman à répondu par quelques menaces et insultes qui n’auront pas relevé le niveau de cette première partie suicidaire (n’est pas Liam qui veut…).

Après qu’une heure de temps ait été donné au public pour se charger d’écoper la salle du sang qui avait coulé de ses oreilles durant cette première partie (palme de la métaphore la plus trash), « Fuckin’ In The Bushes » [intro musicale de Standing On the Shoulder Of Giants 2000] se charge d’introduire Noel & Co. Lorsqu’enfin le groupe s’empare de ses instruments, c’est pour nous livrer les premières notes de « Rock & Roll Star » [Definitly Maybe 1994]. Un déferlement d’adrénaline s’empare alors de Bercy tandis que Liam statufié et tambourin en bouche nous prend une pose dont il a le secret. Et c’est là qu’intervient le premier constat. Rien n’a changé. Liam chante toujours les mains dans le dos (ou dans les poches) dans une position entre lordose et scoliose, et ne bouge que pour se promener sur scène jambe arquées avec son « ape style » inimitable. Son style jure à côté de celui de son frère qui se charge de foudroyer la salle de ses solos et riffs percutants en conservant un flegme tout à fait britannique. Même les « It’s Just Rock And Roll !! » hurlés à la fin de la chanson ne peuvent nous faire retomber sur terre dans nos tracasseries quotidiennes (par exemple, un test de consolidation le lendemain du gig…). Le concert s’enchaîne sans temps mort avec les excellentes « Lyla » [Don’t Believe The Truth 2005] et « The Shock Of The Lightning » [Dig Out Your Soul 2008]. J’insiste d’ailleurs sur le fait que ces deux chansons (très récentes) prouvent une fois de plus que Noel n’a pas perdu la main pour ce qui est de l’écriture de classiques pour stades. C’est simple, il faut voir la fosse bondir au rythme brutal de « Lyla » ou mise en transe par le mur de guitare de « The Shock Of The Lighning » pour être assurément conquis.

La set-liste, franchement très bonne, alternait les chansons les plus familières des précédents albums (à part Standing on the Shoulder of Giants 2000 et Be Here Now 1997 évidemment) et celles du nouveau – environ un quart du gig. Je me permets d’ailleurs de vous faire part du premier bémol de la soirée. Si j’aime beaucoup le dernier album, je trouve que « Bag It Up » et « The Turning » auraient été un meilleur choix que « Falling Down », un peu mollassonne en live, et « Ain’t Got Nothing » chanson la plus faible de la soirée. Pour ce qui est du reste, difficile de trouver quelque chose à redire aux versions épiques de « Cigarettes And Alcohol » [Definitely Maybe 1994], « Morning Glory » [Morning Glory 1995] (certainement le clou de la soirée !), « To Be Where There’s Life » [Dig Out Your Soul 2008], ou encore « The Masterplan » [The Masterplan 1998]. Le public était en furie et Liam, en très grande forme, nous a fait le plaisir de nous faire part de sa (fausse) mauvais humeur, en explosant 3 micros et en arrosant copieusement d’insultes les ingés-son (« Fookin’, Fookin’ !), lors des deux problèmes techniques survenus sur « Slide Away » et « To Be Where There’s Life ». Alors que beaucoup se sont plaint de ses difficultés techniques inattendues pour un concert aussi important, moi j’étais plutôt content. Ça nous permettait de voir comment réagissait le groupe à un événement imprévu. Le récital c’est ensuite achevé sur 4 rappels dont une version inédite de « Don’t Look Back In Anger » [Morning Glory 1995] à tomber.

Au final, et vous l’aurez compris, nous avons eu droit à un concert formidable, long et qui nous a permis de voir qu’Oasis a toujours autant la pêche que l’attitude. Mais laissons le dernier mot à Liam Gallagher: « I live my life, you bunch of cunts, so buy a foockin’ t-shirt and a poster on your way out you fuckers ». (interview Stop The Clocks 2006). Et là, tout est dit. 3h54 (ouch !). C’est physiquement épuisé mais moralement requinqué que je vous laisse. Ah que de beaux souvenirs, MADE FER IT !!!
Ramzi
Setlist :

0. Fuckin In The Bushes
1. Rock'n'Roll Star
2. Lyla
3. The Shock Of The Lightning
4. Cigarettes & Alcohol
5. The Meaning Of Soul
6. To Be Where There Is Life
7. Waiting For The Rapture
8. The Masterplan
9. Songbird
10. Slide Away
11. Morning Glory
12. Ain't Got Nothing
13. The Importance Of Being Idle
14. I'm Outta Time
15. Wonderwall
16. Supersonic

Rappel
17. Don't Look Back In Anger
18. Falling Down
19. Champagne Supernova
20. I Am The Walrus