dimanche 21 mars 2010

Steel Pulse – Handsworth Revolution // Du neuf avec du vieux



Une voix grave et pourtant claire. Un reggae fidèle à ses racines jamaïcaines, mais qui s’en affranchit. Géographiquement d’abord : Handsworth Revolution marque un tournant dans l’histoire de cette musique. Voilà le premier album crédible, puissant, de reggae qui n’est pas né en terre sainte – mais à Birmingham. Libéré du poids des traditions et du Sacré qui imprègne les lieux gorgés d’Histoires, Steel Pulse, en 1979 produit un reggae rugueux, plus nerveux, plus sombre que celui des ces pères. Les adeptes de la culture hype des salons parisiens, des clubs tendances de la capitales auraient pu dire ainsi : “Imaginez Marley le père avec un gethoblaster à l’épaule !”.
Quand Bad Man commence, on est comme transporté dans la touffeur des forêts africaines. Sent la moiteur torride des champs de ganja. De cette faune odoriférante perce un chant limpide qui offre une issue à la labyrinthique forêt où résonnent les basses des percussions reches – hostiles- du groupe. Qui parle de tam-tam ?
C’est aux tempes que le coeur bat quand il fait chaud. Voilà le rythme introduit : un martèlement bientôt rejoint par la voix de David “Dread” Hinds qui finalement se moque du poids de ses racines –et du même coup des nôtres – et du ciel alourdi.

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