mardi 6 octobre 2009

American Legion / NY summer part 3

C’est au fin fond d’Harlem, dans une rue calme et bordée de maisons de briques rouges qui appartenaient autrefois à de riches Afro-Américains, que se trouve la plus belle surprise musicale de mon été à New York.
Pour en prendre la pleine mesure, il faut vous mettre en situation.
Imaginez un français, blanc, essoufflé après avoir déambulé au hasard des rues en prenant à gauche, puis à droite, en suivant les indications données par des vieillards paisibles au regard embrumé par leurs cigarettes de foin des îles, se retrouvant face à la porte de bois d’une maison quelconque.
C’est pourtant bien l’adresse griffonnée sur le bout de papier plié en cinq au fond de ma poche. Je descends donc les marches et me décide à pousser la porte. J’arrive dans un sas d’ou résonne les notes claquantes d’une guitare jazz endiablée. C’est alors que je pénètre la gueule enfarinée dans la salle principale affichant un sourire béat de ravi du village. C’est justifié vu le spectacle qui s’offre à moi. En plus de l’extrême qualité du Jazz qui est joué par des musiciens en sueur sur la petite scène de bois, l’ambiance est électrique. Tous le monde est sur son 31 : veste pied de poule des 60’s et cigarillos pour les hommes, chapeau à ruban et déhanché du tonnerre pour les demoiselles. On se voit offrir un whisky en échange de trois dollars par une quinquagénaire charismatique qui a du, en son temps, être convoitée par tous les musiciens de la scène jazz New Yorkaise au vu du contingent d’hommes qui l‘attrapent par la taille et lui susurre des mots lubriques à l’oreille.
Le jardin est bondé et l’on y savoure du poisson fri avec des macaronis and cheese, et de la corona.
La connotation militaire du nom de cette salle s’explique simplement. N’ayant pas obtenu la licence pour servir de l’alcool, ces fans de Jazz ont créé une association pipo rendant hommage à un commando de la légion américaine dont leurs ancêtres étaient membres. Il suffit donc de signer en entrant pour témoigner de son affiliation en cas de control. Ensuite, on improvise.


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