mardi 17 mars 2009

Live Report: OASIS


1h19. Je viens d’arriver chez moi. Je reviens de la soirée « Assassin de la pot-liste » (joli jeux de mot) des MGM. La soirée était excellente. Je suis soûl (évidemment) et mon écharpe s’est perdue au vestiaire, ce qui m’énerve énormément. Dans le métro, Noel Gallagher me chantait « Don’t Look Back In Anger » depuis mon lecteur mp3… mmmh… bon conseil. Je me trouve donc dans un état qui mêle euphorie, ébriété et colère. En parfaite condition, en somme, pour vous parler du concert d’Oasis qui s’est déroulé à Bercy le 3 Mars dernier.

Toute personne qui s’intéresse un tant soit peu au Rock, connait déjà toutes les légendes que l’on raconte sur le groupe. Tout le monde a déjà entendu parler de ces concerts annulés, d’un Liam bourré ou dans un mauvais jour qui déciderait de quitter le concert en plein milieu, des bastons entre frangins sur scènes, etc. Les lads ont une réputation de mauvais garçons et leur attitude leur a déjà valu maintes critiques. Mais n’est-ce-pas pour ça qu’on les aime ? Nous y reviendrons. Quoi qu’il en soit, ce concert était l’occasion de vérifier tout cela en direct (rajoutez « live » si vous vous sentez branchés).

Etant un grand fan d’Oasis, j’ai mon billet (avec place numéroté) depuis le jour où ils ont été mis en vente, depuis Octobre pour être plus clair. Ceci peut vous donner une idée de l’état d’excitation dans lequel je me trouvais en sortant du métro face au Palais Omnisport. Après avoir soigneusement évité la queue d’une longueur proportionnelle à la notoriété des lads (c'est-à-dire énorme), je me précipitais à l’intérieur de l’enceinte de Bercy qui serait certainement ce soir un temple dédié à la dévotion des messies qu’ont été les frères Gallaghers durant les années 90, alors qu’ils ramenaient la bonne parole du Rock sur terre en reprenant le flambeau in-extremis des mains d’un Curt Cobain qui s’éteignait (Rappelez vous 1994, on passait de « I Hate Myself And Want To Die » [chanson omise de In Utero 1993] à « Live Forever » [Definitely Maybe 1994]). L’espoir renaissait alors que nous croyions que décédait avec Pierre Boulle l’idée de « Planète des Singes ». La première décennie du XXIème siècle nous a malheureusement contredit sur ce point, mais ce soir de 3 Mars 2009 devait agir comme une piqûre anesthésique, une seringue en forme de guitare électrique.

Oubliez la crise financière, Gandrange ou le terrorisme. Ce soir tout cela serait envolé au profit d’une communion musicale complète et bruyante. Mais avant cela (soupir), il s’agissait de se coltiner le groupe Glasevegas, qui assurait la première partie du quintette anglais. Je suis habituellement bon public, mais après avoir entendu ce rock inécoutable, je n’ai ouvert la bouche que pour crier le nom des frangins et applaudis uniquement pour mettre plus rapidement fin au calvaire auditif. Le chanteur, au charisme de rat émasculé, ne s’est en effet pas gêné pour nous servir ses borborygmes amplifiés odieux qu’un gastro aurait trouvés intolérables. Mais le pire, si tant est qu’on ait pu se concentrer suffisamment sans s’évanouir pour l’entendre, était le jeu binaire et monotone du batteur qui se chargeait visiblement uniquement de nous donner la fréquence de son rythme cardiaque (visiblement au bord de l’arrêt). Le publique ne s’y est d’ailleurs pas trompé lorsqu’il a copieusement hué et sifflé le groupe avant sa dernière chanson, ce à quoi le frontman à répondu par quelques menaces et insultes qui n’auront pas relevé le niveau de cette première partie suicidaire (n’est pas Liam qui veut…).

Après qu’une heure de temps ait été donné au public pour se charger d’écoper la salle du sang qui avait coulé de ses oreilles durant cette première partie (palme de la métaphore la plus trash), « Fuckin’ In The Bushes » [intro musicale de Standing On the Shoulder Of Giants 2000] se charge d’introduire Noel & Co. Lorsqu’enfin le groupe s’empare de ses instruments, c’est pour nous livrer les premières notes de « Rock & Roll Star » [Definitly Maybe 1994]. Un déferlement d’adrénaline s’empare alors de Bercy tandis que Liam statufié et tambourin en bouche nous prend une pose dont il a le secret. Et c’est là qu’intervient le premier constat. Rien n’a changé. Liam chante toujours les mains dans le dos (ou dans les poches) dans une position entre lordose et scoliose, et ne bouge que pour se promener sur scène jambe arquées avec son « ape style » inimitable. Son style jure à côté de celui de son frère qui se charge de foudroyer la salle de ses solos et riffs percutants en conservant un flegme tout à fait britannique. Même les « It’s Just Rock And Roll !! » hurlés à la fin de la chanson ne peuvent nous faire retomber sur terre dans nos tracasseries quotidiennes (par exemple, un test de consolidation le lendemain du gig…). Le concert s’enchaîne sans temps mort avec les excellentes « Lyla » [Don’t Believe The Truth 2005] et « The Shock Of The Lightning » [Dig Out Your Soul 2008]. J’insiste d’ailleurs sur le fait que ces deux chansons (très récentes) prouvent une fois de plus que Noel n’a pas perdu la main pour ce qui est de l’écriture de classiques pour stades. C’est simple, il faut voir la fosse bondir au rythme brutal de « Lyla » ou mise en transe par le mur de guitare de « The Shock Of The Lighning » pour être assurément conquis.

La set-liste, franchement très bonne, alternait les chansons les plus familières des précédents albums (à part Standing on the Shoulder of Giants 2000 et Be Here Now 1997 évidemment) et celles du nouveau – environ un quart du gig. Je me permets d’ailleurs de vous faire part du premier bémol de la soirée. Si j’aime beaucoup le dernier album, je trouve que « Bag It Up » et « The Turning » auraient été un meilleur choix que « Falling Down », un peu mollassonne en live, et « Ain’t Got Nothing » chanson la plus faible de la soirée. Pour ce qui est du reste, difficile de trouver quelque chose à redire aux versions épiques de « Cigarettes And Alcohol » [Definitely Maybe 1994], « Morning Glory » [Morning Glory 1995] (certainement le clou de la soirée !), « To Be Where There’s Life » [Dig Out Your Soul 2008], ou encore « The Masterplan » [The Masterplan 1998]. Le public était en furie et Liam, en très grande forme, nous a fait le plaisir de nous faire part de sa (fausse) mauvais humeur, en explosant 3 micros et en arrosant copieusement d’insultes les ingés-son (« Fookin’, Fookin’ !), lors des deux problèmes techniques survenus sur « Slide Away » et « To Be Where There’s Life ». Alors que beaucoup se sont plaint de ses difficultés techniques inattendues pour un concert aussi important, moi j’étais plutôt content. Ça nous permettait de voir comment réagissait le groupe à un événement imprévu. Le récital c’est ensuite achevé sur 4 rappels dont une version inédite de « Don’t Look Back In Anger » [Morning Glory 1995] à tomber.

Au final, et vous l’aurez compris, nous avons eu droit à un concert formidable, long et qui nous a permis de voir qu’Oasis a toujours autant la pêche que l’attitude. Mais laissons le dernier mot à Liam Gallagher: « I live my life, you bunch of cunts, so buy a foockin’ t-shirt and a poster on your way out you fuckers ». (interview Stop The Clocks 2006). Et là, tout est dit. 3h54 (ouch !). C’est physiquement épuisé mais moralement requinqué que je vous laisse. Ah que de beaux souvenirs, MADE FER IT !!!
Ramzi
Setlist :

0. Fuckin In The Bushes
1. Rock'n'Roll Star
2. Lyla
3. The Shock Of The Lightning
4. Cigarettes & Alcohol
5. The Meaning Of Soul
6. To Be Where There Is Life
7. Waiting For The Rapture
8. The Masterplan
9. Songbird
10. Slide Away
11. Morning Glory
12. Ain't Got Nothing
13. The Importance Of Being Idle
14. I'm Outta Time
15. Wonderwall
16. Supersonic

Rappel
17. Don't Look Back In Anger
18. Falling Down
19. Champagne Supernova
20. I Am The Walrus

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