mardi 10 mars 2009

Live Report: Chris Cornell


Bon, je vais jouer franc jeux avec vous, je ne devrais pas être en train d’écrire cet article. Je devrais actuellement être en train de rédiger la lettre de motivation qui me permettra peut-être d’obtenir le stage que je désire. Mais voila, tel l’accroc à la cigarette repenti qui aurait replongé, non sans amertume, dans le péché qu’il combat si difficilement, moi aussi, j’ai cédé à la tentation. Il est quand même bien plus agréable de vous faire part de mes états d’âmes musicaux. Alors, mes chers amis, nul besoin de vous faire mariner plus longtemps. Si je prends le clavier aujourd’hui, c’est pour vous parler du concert de Chris Cornell qui a eu lieu à la Cigale le 24 Février dernier. Mais, je peux imaginer que certains d’entre vous s’interrogent déjà derrière leur écran : Chris qui ? Je ne vais pas vous rappeler toute l’étendue de sa discographie, mais une légère évocation de son parcours s’impose pour remettre les choses dans leur contexte.

Chris Cornell a été le leader, chanteur et songwriter de la majorité des chansons du groupe de Seattle Soundgarden dont il a fait la renommé avec le guitariste Kim Thayil dont la pilosité faciale est aussi reconnue que ses compétences à la gratte (c’est dire !). Seattle est le berceau du grunge d’où sont issus les deux autres formations phares du mouvement : Pearl Jam et bien sûr l’inévitable Nirvana. Par la suite, CC rejoint le supergroupe Audioslave composé des musiciens de Rage Against The Machine, dont le génial guitariste Tom Morello. Là encore, en plus d’assurer le chant, il se chargera également de l’écriture et de la composition de la totalité des morceaux. Entre les années 1997 et 2001, période de flottement durant laquelle il ne fait partie d’aucune formation, il sort son premier album solo, l’excellent « Euphoria Morning » (1999). Cet album augurait d’un très bon avenir en solitaire pour Cornell, malheureusement son effort suivant, qui advint peu après la fin d’Audioslave, « Carry On » (2007) est des plus décevants, bien que contenant quelques perles dont la géniale « You Know My Name » thème de « Casino Royal » (2006) le premier James « Craig-je tabasse-et-pose-les-questions-après» Bond.

Et le concert me direz-vous, quand est-ce qu’on en parle ? Eh bien, sachez tout d’abord que le groupe qui a assuré la première partie en acoustique – composé de deux personnes en fait – était assez anecdotique. Le set a duré une trentaine de minutes qui oscillaient entre le –sympathico-oubliable et le mollasson-douloureux. A noter tout de même que ce groupe, qui en serait à son deuxième album (ça ils l’ont dit), ne s’est a aucun moment présenté. Donc je profite de cette parenthèse dans mon propos, pour conseiller aux jeunes groupes qui font des premières parties de ne pas oublier de rappeler qui ils sont, s’ils veulent un jour être en tête d’affiche, des charts ou les deux.

Après 20 minutes de break consécutif à cette première partie apparait (enfin !) Chris Cornell que le public, venu nombreux à la Cigale, acclame comme il se doit. CC nous prouve d’entrée qu’il est principalement venu en France dans le but de présenter son dernier album intitulé « Scream » qui, après avoir été maintes fois repoussé, serait enfin sur le point de sortir. Si l’intention est légitime, voir enchainer sans pose l’intégralité des titres y figurant, alors que l’individu a autant de classiques dans sa discographie qu’il n’y avait de 1A au Skloub provoque un sentiment bizarre. Mais ne boudons pas notre plaisir, et c’est aidé de son groupe de scène habituel composé de 2 guitaristes, un bassiste et un batteur que Chris nous prouve qu’il a autant la pêche que de voix ce soir. De plus, il est très décontracté, on sent que le gars a du métier et qu’il est sur scène comme chez lui. Pour ce qui est de son nouvel album, il est nécessaire de rappeler qu’alors qu’il n’est même pas encore disponible, celui-ci provoque déjà une polémique du fait de la collaboration de Cornell avec le célèbre et omniprésent Timbaland. L’image du rappeur-producteur ne collant pas du tout avec celle « mainstream » du chanteur de « Jesus Christ Pose » [Badmotorfinger 1991]. Et cette première moitié de concert nous confirme que CC a bel est bien changé son fusil d’épaule. Si les titres passent très bien en live car leur arrangement sur scène est indubitablement rock, ce n’est pas le cas de ce que vous entendrez sur l’album. Un petit tour sur Youtube ou les vidéos des 3 premiers singles « Scream », « Part of Me » et « Long Gone » sont disponibles, vous fera facilement comprendre que le temps des « 4th of July » [Superunknown 1994] et autre « Show Me How to Live » [Audioslave 2001] est loin. Les chansons sont, en effet, marquées d’une empreinte Rn’B (!) non négligeables. Nous avions déjà pu apprécier cette tendance, toutes proportions gardées, sur le – très réussi - dernier album d’Audioslave [Revelations 2006]. Mais de là à en arriver à ce qu’on peut entendre sur le MySpace de (l’ex ?) rockeur actuellement, rien ne nous y a préparé. Après, c’est une question de goût…

Après nous avoir fait écouter l’ensemble de son nouvel album, Chris s’interrompt – enfin – et s’adresse à nous pour nous faire participer aux choix des musiques que l’on veut qu’il nous interprète. Et là c’est carrément le pied ! Nous participons donc (j’étais dans la fosse à 3 mètres de lui !) à un concert de hurlement et de demandes en tous genre. Finalement, les chansons qui obtiennent gain de causes sont : « Outshined » [Badmotorfinger 1991], « Rusty Cage » [Badmotorfinger 1991] (celle-ci est demandée / beuglée par mon oncles à qui je rends hommage ici), « Loud Love » [Loud Love 1989], « You Know My Name » [Carry On 2007], « Wide Awake » [Revelations 2006] (en acoustique) et « Hungerstrike » [Temple Of The Dog 1990]. A l’énumération de cette liste, on peut faire deux remarques. La première étant que le publique est connaisseur de la carrière du bonhomme – je ne m’attendais franchement pas à écouter « Loud Love » ce soir – et que les chansons demandées sont globalement relativement anciennes – « Wide Awake » est étonnamment la seule chanson d’Audioslave interprétée. Cette deuxième partie est évidemment géniale (Il faut avoir entendu « Outshined » en concert !) bien que beaucoup trop courte.

Au final, on peut dire que l’on a eu droit à un concert de grande qualité bien qu’un peu carré et surtout beaucoup trop court, la moitié du concert ayant concerné le nouvel album que nous n’avions encore jamais écouté. Après 1h40 défoulantes, nous sommes donc retourné chez nous content, mais encore sur notre faim en « murmhurlant » doucement «I’m growing hungry… ». Groumf.
Ramzi






1 commentaire:

WE ARE FRENCH a dit…

Si vous avez des suggestions pour la prochaine playlist polyph dites moi, que vous prépare ça!

Alexandra